Sur les traces du château fort de Guînes

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Sur les traces du château fort de Guînes 🏰

1- Point de départ du circuit : La Grand’Place ou Place Foch

Face à la mairie, sur la droite, un plan figure sur le panneau d’accueil : c’est l’interprétation d’un plan anglais du XIVème siècle marquant bien la distinction entre la partie ville et la partie château.
Rappelons que les Anglais sont restés maîtres de la place de Guînes et d’une grande partie du Calaisis pendant plus de deux siècles (1351-1558).
La Place Foch représente approximativement la cour intérieur du château fort. Le logement seigneurial se trouvait à l’angle nord, à l’emplacement de l’école privée Jean Bosco.
À l’arrière des habitations côté nord, un pont enjambait les douves du château et donnait accès au donjon construit au sommet de la motte féodale, là ou trône toujours la Tour de l’Horloge.

2- La balade se poursuit rue Clémenceau et rue du château

Votre promenade dans le “Vieux Guînes” début par la rue Clémenceau. Le centre d’interprétation historique de la Tour de l’Horloge se présente face à vous.
N’hésitez pas à y revenir pour une visite riche en émotions et en découvertes autour de deux thèmes essentiels de l’histoire de Guînes : les vikings et le Camp du Drap d’Or.
Face au musée, tournez à droite, rue du château et découvrez, adossés au mur, les portraits des principaux acteurs du Camp du Drap d’Or : François 1er, Henry VIII et Charles Quint.
Faites le tour de cette motte féodale pour rejoindre la rue Georges Clémenceau.

3- Le bassin

Vous êtes maintenant face au bassin, rue Clémenceau, alimenté par un puit artésien, d’où l’eau jaillit naturellement depuis des siècles et alimentait en partie les douves du château.
Beaucoup plus tard, aux XVIII et XIXème siècles, les entreprises artisanales utiliseront aussi largement cette eau (blanchisserie, tannerie, moulins, poteries etc.).

4- La place des Tilleuls

Vous arrivez sur la place des Tilleuls, dans l’ancien centre du village. Le Duc de Guise était à la tête des troupes française qui, en 1558, sont parvenues à reprendre la ville aux Anglais.
En vous retournant, vous avez une vue imprenable sur la Tour de l’Horloge.
Imaginez des rues d’où vous venez, de la ruelle du Tonkin, impasse débouchant sur la rue du château, jusqu’à la rue du Bassin et au-delà, une énorme douve très profonde marquait autrefois la frontière entre le château et la ville.
Face à ce fossé qui coupait l’actuelle rue Clémenceau, imaginez vous les murailles du château.

5- Direction l’église paroissiale

Les plans anciens nous montrent que, même si l’église a été reconstruite, elle a toujours été édifié sur cet emplacement.
À droite de l’église se trouve la statue de Saint-Michel inaugurée au lendemain de la Grande Guerre.
Si vous entrez dans l’église, n’y manquait pas d’admirer, outre la chaire de vérité, les grandes orgues de 1824, les autels latéraux de Notre-Dame des Ardents et du Sacré-Cœur, les vitraux du chœur, remarquables tout comme le tableau de la descente de croix.
Les boiseries du chœur ont été installées après la construction de 1822.

6- En route vers le boulevard Blanchard

Après le passage par la place de l’église, votre promenade se poursuit par la rue du Rempart qui tire son nom des remparts du château médiéval.
Vous traversez la rue Debonningue du nom d’un médecin de Guînes du XIXème siècle (1771-1841).
Cette artère de la ville est relativement récente, percée au XIXème siècle à travers les remparts de terre et les anciens fossés, pour rejoindre le boulevard Blanchard.

Le boulevard Blanchard, tire enfin son nom de l’aéronaute normand, Jean-Pierre Blanchard qui, le premier traverse la Manche par la voie des airs le 7 janviers 1785.
En effet, parti du château de Douvres avec son ami John Jefferies, il parvient après une heure et quart d’un vol mouvementé, à poser son aérostat en forêt domaniale de Guînes.
À l’endroit de son atterrissage, une colonne de pierre a été érigée pour commémorer l’événement.

7- En bas du boulevard, la place des Poilus

Suivez les clous et rejoignez maintenant la place des Poilus où se situait, au XVIème siècle, l’entrée du château fort à l’angle de la place vers la rue Narcisse Bou-anger. “Bolwork” était le nom de ce donjon en forme de trèfle typique à l’époque des Tudor et isolé de la forteresse par un réseau de fossés et de pont-levis.

Le Bolwork « Bray» préfigurait l’entrée principale du château. Il existait une fortification identique à l’autre extrémité du rempart mary, soit vers la moitié du boulevard Blanchard, entre les rues du bassin, de la Lancerie et Joseph. Il s’agissait du bolwork Webb.
La rue Sidney Bown, que vous allez emprunter épouse le tracé des fortifications successives qui permettaient l’accès au château. Sur le plan anglais du XVIème siècle apparait nettement le « décrochement» qui existe toujours au niveau de la place de la Fontaine.
De nos jours encore, les anciens guinois parlent encore de ce secteur en le dénommant « ch’pont » ! Pourtant toute forme de pont a disparu depuis bien longtemps mais elle a laissé des traces formidables dans la mémoire collective.
Après la démolition du château en 1558, l’espace devint une sorte de vaste étendue herbeuse dans laquelle les paysans faisaient paître leurs troupeaux. Ce quartier conserve encore le nom de parcage.

8- Continuez votre chemin par la rue Sidney Bown

Vous poursuivez maintenant votre chemin par la rue Sidney Bown, sur les traces des sept pont-levis qui défendaient l’entrée principale du château.
Le nom de cette rue de Guînes a bien évolué depuis le début du XXème siècle.« Grand’Rue » jusqu’aux lendemains de la Grande Guerre 1914-1918, l’artère est ensuite appelée rue du Maréchal Pétain.
Après la destitution du vieux maréchal en 1945, la rue devient rue « Sidney Bown » du nom d’un héroïque résistant guînois membre d’un réseau de récupération et d’évacuation des pilotes alliés tombés dans la région.
Arrêté par les Allemands, Sidney Bown fut torturé et fusillé au fort de Bondues en janvier 1944.

10- Direction maintenant la rue Narcisse Boulanger

Au bout de la rue, au carrefour, tournez à droite. Vous êtes sur la place d’Angerville. Cet espace représente approximativement la basse cour du château fort.
Les clous vous emmènent vers la rue Desandrouins. La pente de cette rue s’explique par les différents dénivellements existant en ville : vous arrivez maintenant au niveau des basses terres.
En bas de la rue, tourez à gauche, rue Narcisse Boulanger. Narcisse Boulanger fut député maire de la ville de 1888 à 1932 soit 44 ans de vie politique au service du bourg de Guînes !

Vous arrivez alors dans le quartier du Batelage.
Autrefois, l’eau avançait plus profondément dans a ville et, au temps du château fort, un moulin à eau existait à cet endroit : le Grand Moulin du Roy.

Quelques précisions complémentaires sur cet endroit :

Avant que le cordon littoral ne soit stabilisé, la mer envahissait les basses terres.
Quelques flots émergeaient ici et là. Calais était encore sous les eaux. La terre ferme commençait ici même, aux portes du batelage. Au fil des siècles, l’homme a gagné son combat contre la mer avec, notamment, la création des réseaux de wateringues où les moines des proches abbayes ont apporté leur savoir-faire, rejoints ensuite par l’envahisseur anglais.
Au XIXème siècle, le quartier du Batelage était le cœur économique de Guînes
Grâce au canal, on acheminait le bois, les pierres des carrières proches, etc. Bref, le transport par voie d’eau était à son apogée.

À découvrir :

À une centaine de mètres vers Calais, le Canal de Guînes face auquel, malgré quelques aménagements modernes sur les façades, vous pouvez reconnaître quelques maisons typiques de bateliers.
Sur la droite du Canal (si on regarde vers Calais), à l’arrière des habitations de la rue Narcisse Boulanger, apparaît, au milieu d’une végétation abondante, un ancien bras du canal. Il s’agit du Vincelot qui desservait d’autres petits canaux attenant aux hangars de stockage des entreprises artisanales et industrielles. Les notaires du XIXème siècle les dénommaient « hâbles ».

11- Retour vers la Place Foch

Vous remontez la rue Joffre pour rejoindre la place de Guînes. Dans cette rue, nous pouvons évoquer un nouvel épisode de l’histoire de la ville, lié à la période protestante. Mais tout d’abord, résumons : en 1558, le Calaisis est libéré de l’occupation anglaise. Les terres du « Pays reconquis » sont mises en adjudication et de nombreuses familles protestantes viennent s’y installer. Avant la révocation de l’Edit de Nantes (1685), les huguenots représentent environ 25% de la population guinoise.
Ils forment pour le tissu économique local ce qui se fait de plus dynamique dans les corporations de marchands, d’artisans et d’agriculteurs.
Durant cette période, les protestants font construire un temple avec un consistoire (lieu de l’assemblée dirigeante des pasteurs).
Ce temple de Guînes peut accueillir jusqu’à 3000 personnes. Il est à cette époque l’un des plus vastes de France.

L’édifice était construit sur l’emplacement de l’actuel garage, sur la gauche de la rue. Il est détruit en 1686. Jusqu’aux lendemains de la première guerre mondiale, la rue Joffre s’appellera « rue du Temple ».

Vous pouvez maintenant rejoindre la place Foch en empruntant la ruelle Flament. C’est par cette ruelle qu’on entrait autrefois dans le consistoire.

Vous voici revenu au point de départ.